vendredi 8 mai 2020

Fiche 13 - Hirondelles et Martinet noir

Les hirondelles

Symboles de l'arrivée du printemps dans l'imagerie populaire, familières avec l'homme depuis toujours au point de nicher non seulement dans les bâtiments mais même à l’intérieur des chambres à coucher, pour peu qu'on laisse la fenêtre ouverte, les hirondelles sont parmi les oiseaux les plus connus et les plus appréciés.

Une maxime normande exprimait d'ailleurs cette proximité: «Quand il n'y aura plus d'hirondelles, c'en sera fini de l'Homme».
Bonne nouvelle pour les optimistes, seulement 40% des Hirondelles rustiques et 30% des Hirondelles de fenêtre ont disparu en 10 ans. Donc, il en reste encore. Un peu...

La modernisation de l'agriculture avec disparition des élevages traditionnels, des bâtiments anciens et l'utilisation massive des pesticides explique en partie ces diminutions inquiétantes.

Hirondelle de fenêtre                                     Hirondelle rustique


En ville ou à la campagne vous pourrez observer ces deux espèces faciles à distinguer.
Plus campagnarde que citadine mais nichant quand même en ville, l'Hirondelle rustique était encore il y a peu de temps, connue sous le joli nom d'Hirondelle de cheminée. Ce nom vous aidera à vous souvenir que l'Hirondelle rustique à la gorge rousse (comme brûlée).
Granges, étables, préaux, bâtiments anciens (là où il y a des poutres) plutôt que récents ont sa préférence. Elle nichait aussi dans les cheminées avant que celles-ci ne soient tubées pour les inserts ou les poêles.
L'Hirondelle rustique arrive chez nous au tout début mars mais, c'est bien connu, l'hirondelle (seule) ne fait pas le printemps, et l'arrivée massive se fait plutôt à la fin de ce mois là.

L'Hirondelle de fenêtre est un peu plus tardive et arrive en groupe plutôt entre la fin mars et la mi-avril.
Plus citadine que l'Hirondelle rustique elle s'installe sous les rebords de toits ou les angles des fenêtres et, moins souvent, dans des bâtiments agricoles.

LES TRUCS de F.É.E: Les hirondelles utilisent de la terre humide pour construire leur nid. En période de sécheresse, vous pouvez les aider, en installant des bacs ou tas de terre que vous arroserez régulièrement dans vos jardins. Spectacle d'approvisionnement garanti.

Des planchettes installées de 50 à 70 cm sous les nids avant l'arrivée des hirondelles empêchent les salissures par les fientes.

Hirondelle des fenêtres :
Dessous blanc ( y compris la GORGE). Dessus noir MAIS croupion blanc. Pas de taches sur la queue. Ailes plus arrondies


Hirondelle rustique :
Dessous clair MAIS gorge rousse et collier foncé. Dessus entièrement noir (pas de blanc). Tâches blanches sur la queue. Ailes plus pointues

Les deux espèces ont la queue fourchue mais BEAUCOUP PLUS LONGUE chez la rustique (longs filets surtout chez les mâles)

Une troisième espèce habite notre région, l'Hirondelle de rivage. Comme son nom l'indique, elle niche en colonie dans des galeries profondes jusqu'à 1 m, creusées dans les berges, les falaises naturelles ou artificielles, les carrières de sable, partout où l'eau est présente (cours d'eau, littoral). Vous avez donc peu de chance de l'observer volant au-dessus de votre jardin sauf si vous habitez à proximité de la côte, de la Loire ou d'une carrière. Elle arrive début mars chez nous. C'est en Maine-et-Loire que se situe la plus grosse population de la région mais on estime que les effectifs y ont diminué de 45% entre 1980 et 2000.
Le dessous est entièrement blanc sauf une bande pectorale BRUNE de la même couleur que le reste du plumage (dos, tête, ailes) elle est plus petite que les autres. La queue est courte comme celle de l'Hirondelle de fenêtre.
Colonie d'Hirondelles de rivage, berge de Loire.                             Remarquez la bande pectorale


Le Martinet noir

Le grand cousin des Hirondelles, le Martinet noir a la particularité de passer sa vie en vol sans jamais se poser sauf au nid. Il ne touche jamais le sol et dort... en l'air.
Un martinet tombé au sol n'arrive pas à décoller, il faut alors le prendre en main (en profiter pour observer se minuscules pattes) et le lancer en l'air. S'il n'est pas blessé, il repart.
On sait maintenant qu'il utilise les courants d'air chaud ascendants pour monter jusqu'à 2000m et y passer la nuit en dormant en vol. Observez les l'été; le soir arrivant, ils montent de plus en plus et disparaissent pour réapparaître aux premières chaleurs le lendemain.
Venant de la région subsaharienne, le Martinet noir arrive dans notre région souvent après la mi-avril et repart dès fin juillet-début août en parcourant 300kms/jour pour retourner en Afrique.
Il niche jusque dans les grandes villes dans des cavités ou fissures d'édifices anciens ou modernes, toujours très en hauteur.

Mâle et femelle sont identiques. Le plumage est uniformément sombre (brun à noir) et on le reconnaît à ses ailes longues et en forme de faux et sa queue effilée. Légèrement plus clair sous la gorge. Sa grande taille, l'absence de blanc et son vol très direct, rapide et puissant le distingue facilement des Hirondelles. Il s'en distingue aussi par ses cris puissants et incessants surtout lors des poursuites entre individus. Rien de tel que prendre un verre à la terrasse ensoleillée d'un café en observant les Martinets pour se sentir en vacances. Et ressentir un certain manque lorsqu'on constate la diminution ou l'absence de cet oiseau lors des journées d'été (baisse de 30% entre 2001 et 2012 en Pays de la Loire).

Martinets noirs

Pour découvrir chants et cris: https://www.xeno-canto.org/
En allant sur le site https://www.oiseaux.net/ dans Espèces puis Liste des oiseaux de France vous trouverez des fiches détaillées sur les oiseaux avec leurs chants.

Photos réalisées par les amis et adhérents de FÉE d'Orée et du site de Faune-Anjou :

Merci à :
GrégoireDuffez
Didier Ferrand
Jean-Paul Le Mao
Jean-LucNaudin
Jean-LucRonné

et à :
AlbanCordoba
Jean-MariePoncelet
Bonnes obs...